Tome IV, 1re partie : Phédon. Notice de L. Robin. Texte établi et traduit par P. Vicaire
Fictif ou historique, le Phédon constitue pour nous le testament de Socrate. Au fond de sa cellule, le philosophe est condamné à boire la ciguë avant la tombée du jour, avec lui ses fidèles émules. Platon, par un artifice bien littéraire, « malade ce jour-là », sculpte la statue de son maître, en décrivant un Socrate grave et résigné, un sage encore plus qu’un philosophe. Dans les heurs qui précèdent sa propre mort, Socrate donne une dernière leçon, sur la mort justement. Cette coïncidence entre le thème et le contexte du dialogue, confère à ce dernier une immense force d’émotion et donc de persuasion. Comment, dans une telle mise en scène, ne pas écouter religieusement les théories, platoniciennes autant que socratiques, concernant la mortalité de l’âme et le jugement de celle-ci aux Enfers ?
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